D’aucuns pourraient trouver que la peinture de Soly Cissé est quelque peu brouillée, confuse. Il est qu’il rassemble en surface de ses tableaux toute une population de figures difficilement identifiables dans une manière de graphisme fusant et de jetée picturale qui confèrent à ses images un aspect palimpeste. Il faut s’y attarder pour découvrir les personnages et les animaux étranges et inquiétants, aux visages et aux gueules informes, venus d’on ne sait où, qui envahissent sa peinture. Cissé dit avoir travaillé à élaborer sa propre mythologie : « Des personnages hybrides, complètement issus de mon imaginaire et vivant dans un monde assez fou. J’ai toujours été un grand rêveur… ». Quelque chose d’onirique est en effet à l’œuvre dans cette peinture libre, généreuse et colorée qui interroge l’humain, ses origines et son destin. Féru de grands formats – la démesure artistique est pour lui un moyen d’exprimer sa liberté-, il appréhende le monde à l’échelle universelle, comme il l’a fait dans son exposition intitulée Univers-Universe 2014. _PH.P. L’oeil Novembre 2015